Son nom vous dit certainement quelque chose. La ministre déléguée au Logement et ancienne secrétaire d’État à l’Écologie s’est montrée très active à la suite de sa nomination par Jean Castex. Quel est le parcours d’Emmanuelle Wargon ? Quel est son impact sur l’immobilier français ? Immobilier Neuf Conseil vous brosse son portrait dans cet article.
Emmanuelle Wargon, née le 24 février 1971, est la fille unique de Francine et Lionel Stoléru. Elle a baigné dans la politique dès sa plus tendre enfance, avec son père très engagé, qui a été secrétaire d’État sous Valéry Giscard d’Estaing et François Mitterrand. Sa mère n’est toutefois pas en reste, puisqu’il s’agit d’une énarque qui a exercé en tant qu’administratrice de la ville de Paris.
C’est donc tout naturellement qu’elle suit la voie familiale, et qu’elle ressort diplômée de l’École des hautes études commerciales de Paris (HEC), de l’Institut d’études politiques de Paris (Sciences Po) mais aussi de l’École nationale d’administration (ENA).
Sa carrière professionnelle débute en 1997, à la Cour des comptes, où elle exerce en qualité d'auditrice, avant d’évoluer comme rapporteure devant les commissions déontologiques en 1999.
C’est en 2001 qu’elle fait ses premiers pas en politique, comme conseillère technique auprès de Bernard Kouchner, alors ministre délégué à la Santé. À la suite de cette expérience, elle devient l’adjointe du directeur général de l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé en 2002.
Elle exerce ensuite en qualité de conseillère référendaire à la Cour des comptes en 2005, puis à la fonction de directrice déléguée à la coordination et au contrôle interne de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) en 2006.
L’année suivante, elle est nommée directrice du cabinet de Martin Hirsch, alors Haut-commissaire aux Solidarités actives contre les pauvretés, dans le Gouvernement de François Fillon. Trois ans plus tard, en 2010, elle est élue secrétaire générale des ministères sociaux, puis déléguée générale à la Formation professionnelle et à l’Emploi au ministère du Travail de 2012 à 2015.
À la suite de cette succession d’emplois courts au sein de la fonction publique, elle décide de retourner dans le privé et d’endosser le poste de directrice de communication et des affaires publiques chez le Groupe Danone. Elle s’occupe notamment de faire le lien entre la multinationale et les pouvoirs publics.
Cet interlude ne durera que trois ans, puisqu’elle est nommée par Édouard Philippe au poste de secrétaire d’État à l’Écologie auprès du ministre de la transition écologique et solidaire, François de Rugy. Et c’est en juillet 2020 qu’elle évolue à la fonction de ministre chargée du Logement, aux côtés de Barbara Pompili, qui prend la suite de François de Rugy. À ce nouveau poste, Emmanuelle Wargon succède à Julien Denormandie.
Durant sa fonction de secrétaire d’État à l’Écologie, Emmanuelle Wargon va défendre la loi Énergie-Climat, qui a pour objectif de faire face à l’urgence climatique. Les textes prévoient notamment la neutralité carbone d’ici 2050 ou encore une baisse de 40 % de la consommation des énergies fossiles d’ici 2030.
Sa nomination au poste de ministre chargée du Logement lui donne alors l’opportunité de s’attaquer au secteur le plus énergivore de France. En effet, il produit à lui seul 23 % des émissions de gaz à effet de serre du pays (GES).
Elle est à l’initiative de la démarche « Habiter la France de demain », qui s’est tenue sur huit mois. Cela consistait à donner la parole à des experts et à des citoyens pour trouver collectivement des solutions durables pour le futur du logement. Elle a d’ailleurs missionné le directeur général d’Epamarne/Epafrance, Laurent Girometti, ainsi que l’architecte et urbaniste François Leclercq pour réfléchir sur les points d’amélioration de la qualité des logements. Les deux hommes ont donc conjointement élaboré un rapport, qui pointe les critères essentiels pour les habitations de demain : la hausse de la surface minimale par typologie de logement, l’augmentation de la surface minimale des chambres ou encore l’agrandissement de la hauteur sous plafond. Cela vient notamment du fait qu’Emmanuelle Wargon a à cœur de réconcilier les Français avec les habitations collectives, alors que l’envie générale se tourne plutôt vers l’individuel.
Toutefois, elle l’assure, il est nécessaire de revoir nos mentalités pour être cohérents avec les enjeux environnementaux. Cela se traduit par la limitation de l’étalement urbain, la mise en avant des modes d’habitations collectifs ou encore la rénovation du parc existant.
Les actions d’Emmanuelle Wargon durant son mandat de ministre du Logement suivent cette même ligne de conduite, à savoir :
Enfin, elle a également annoncé le prolongement du dispositif Pinel, mais aussi sa fin, prévue le 31 décembre 2024.
Tout le monde de l’immobilier reste à l’affût d’une potentielle loi Wargon, qui permettrait à la ministre de faire un pas de plus vers sa vision de l'habitation de demain.
L’opinion la plus répandue est celle d’un nouveau dispositif de défiscalisation qui prendrait la suite du Pinel et du Pinel Plus. Les critères d'accessibilité seraient bien sûr repensés selon les défis climatiques actuels. Nous imaginons très bien des conditions d’éligibilité de performances énergétiques plus poussées, comme le respect exclusif de la RE2020. Ce serait également une loi qui inciterait à la création de bâtiments d’habitation collectifs et à la rénovation du parc ancien, pour lutter contre l’étalement urbain, objectif cher à la ministre.
Pour le reste, il serait relativement similaire au Pinel que nous connaissons bien, à savoir :
C'est tout à fait possible, puisque cela s’est déjà produit par le passé, lorsque la loi Scellier a évolué vers le Duflot, puis le Pinel. Il s’agit donc d’une hypothèse à surveiller.
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